Infanticide à la Cité Biagui : La femme divorcée avait caché la dépouille du bébé sous son lit
La dame Momy S. se trouve sous les verrous depuis près de cinq ans. Il lui est reproché d’avoir tué son bébé de sexe masculin, né vivant et à terme. Jugée hier, pour infanticide, la femme divorcée risque 10 ans de réclusion criminelle si le juge suit le procureur.
Âgée d’une vingtaine d’années, Momy S. est une femme divorcée prise en charge par sa tante qui l’a employée comme domestique. Fin 2018, Momy qui résidait à la cité Biagui, est tombée enceinte. Une grossesse qu’elle a caché à l’entourage familial. Mais, son accouchement a été suivi de complications. C’est ainsi qu’elle a été transportée dans une structure sanitaire où la blouse blanche a constaté qu’elle venait d’accoucher. L’information a été ainsi portée à la connaissance des enquêteurs qui ont retrouvé le bébé de sexe masculin dans un sachet en plastique déposé sous le lit de la mise en cause.
Arrêtée à sa sortie de l’hôpital, Momy a nié avoir tué l’enfant qui, d’après elle, est né, sans vie. Mais, le diagnostic médical a prouvé le contraire. Le médecin a indiqué dans son rapport que le bébé pesait trois grammes. Il est né vivant et à terme. L’homme de l’art a également relevé une absence de lésion externe chez l’enfant. Sur la base de cet rapport accablant, Momy a attéri en prison le 6 août 2019, puis renvoyée en jugement devant la chambre criminelle de Dakar ce mardi 4 juin 2024.
Toute de blanc vêtue avec son voile bien noué autour de la tête, l’accusée s’est montrée très arrogante. « Le médecin a écrit ce qu’il veut dans son rapport », a t-elle répondu sèchement quand le juge lui a rappelé les conclusions de l’expert médical. « Vous avez un problème avec le médecin? », a questionné le magistrat. Après avoir répondu par la négative, l’accusée a confié qu’elle ne connaît pas le père de l’enfant. Elle a accouché en position assise dans les toilettes et que l’enfant était un mort-né. Raison pour laquelle elle l’a mis dans un sachet en plastique, avant de le placer sous son lit.
De l’avis du représentant du Ministère public, le diagnostic médical est sans appel. La dissimulation de la grossesse et de l’accouchement prouve l’intention criminelle de la part de l’accusée. Par ailleurs, le parquetier a blâmé l’attitude de cette dernière à l’audience. Laquelle n’a pas fait montre d’un certain amendement. « Elle ne mérite pas de circonstances atténuantes », a fait observer le substitut du procureur qui a requis 10 ans de réclusion criminelle. Une peine que les trois avocats de la défense ont trouvée excessive. » Elle a pris une grossesse par erreur. Elle vous a dit tout de suite qu’elle ne connaît pas le père de l’enfant. C’est cette honte qu’elle ne pouvait pas supporter.
Quand l’enfant est né, sans crier, elle l’a mis dans un sachet pour effacer à jamais cette grossesse qu’elle a dissimulée. Elle a fait cinq ans de prison. Prise par l’émotion, elle se défend comme si elle était devant des gens qui sont là pour l’enfoncer », a regretté Me Fara Gomis qui a demandé au tribunal de faire preuve de compréhension à l’endroit de l’accusée. « C’est la clameur populaire qui ne l’a pas encore laissée. C’est pourquoi elle a eu ce comportement à la barre. Je vous demanderai de lui faire une application bienveillante de la loi », a imploré Me Nokhine Mbodji. Après la clôture des débats, le juge a mis l’affaire en délibéré. Momy S. sera édifiée le 20 juin prochain.
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