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Politique / Mimi TOURE : « Quand la Vengeance Fait Loi »

Politique / Mimi TOURE : « Quand la Vengeance Fait Loi »

A méditer cette belle illustra Cation du proverbe chinois : « La vengeance est une bonne motivation, mais une dangereuse raison. » Et elle, elle en a fait son mantra.

Ah, Mimi Touré, ce personnage digne d’une série à la fois dramatique et burlesque. Vous l’avez si bien résumé : la vengeance a peut-être un goût séduisant, mais c’est une recette périlleuse pour la politique. Et revoilà Mme Touré, après avoir servi les plats dans les cuisines de Macky Sall pendant plus d’une décennie, décide soudainement de changer de restaurant… tout en brûlant le menu sur son passage.
Ah, Mme Mimi Touré, l’incarnation vivante du grand art de la métamorphose politique, nous revient avec une pirouette digne d’un acrobate politique en mal de projecteurs.

La métamorphose est presque trop belle pour être vraie : de ministre rigide de la CREI (ah, cette fameuse justice sélective qui poursuit encore son créateur. Il ne faut pas l’oublier !) semble maintenant exceller dans un nouveau rôle : celui de lanceuse d’alerte autoproclamée, en première ligne pour fustiger ses anciens camarades de route. Et pourquoi pas ? Après tout, n’est-ce pas là la recette classique de la femme, en l’occurrence politique en quête de renaissance ?

C’est toujours un régal de voir Mimi, forte de sa nouvelle mission de « répondeuse automatique » au service de Diomay Faye, tirer à boulets rouges sur ses anciens alliés. Des accusations d’enrichissement illicite contre l’ex-premier ministre, tiens donc ! La belle ironie du sort : elle, qui a connu des salaires onusiens dignes d’un prince pétrolier, reproche à un fonctionnaire d’avoir amassé des milliards ! On peut presque entendre les rires moqueurs des spectateurs.

Ce qui est fascinant, c’est cette capacité presque diabolique à jouer les victimes quand la route s’assombrit, tout en oubliant opportunément qu’elle a elle-même joué un rôle de premier plan dans le grand théâtre des magouilles politiques qu’elle dénonce aujourd’hui. Douze ans de loyaux services pour Macky Sall, récompensés par des privilèges à faire pâlir d’envie un nabab, et la voilà aujourd’hui à croiser le fer avec ses anciens bienfaiteurs. Mais qui est le véritable « traître » ici ?

Peut-être bien que l’on devrait plutôt se poser la question : Mimi Touré est-elle vraiment une justicière ou simplement une opportuniste qui se découvre soudainement une conscience après avoir goûté aux douceurs du pouvoir ?

Et que dire de son attaque envers Macky Sall sur les événements tragiques des manifestations de 2021 à 2023 ? Ah, les morts politiques, un terrain glissant ! S’il est bien un sujet qui mérite réflexion, c’est celui-là. Mais là encore, difficile de prendre au sérieux des accusations qui semblent plus relever du règlement de comptes personnel que d’une réelle quête de justice.
Mme Touré, en dépit de ses discours enflammés, semble bien plus intéressée par la quête du graal de la vengeance que par la vérité ou l’intérêt général. Et en termes de confiance ?

Disons qu’elle a prouvé qu’elle sait changer de camp aussi rapidement qu’un vent capricieux dans la tempête politique. La question est de savoir combien de temps ses nouveaux alliés toléreront ses frasques avant qu’elle ne les poignarde, à leur tour, dans le dos.

En attendant, nous ne pouvons que contempler, amusés, le ballet de Mimi la caméléon, qui, après avoir embrassé tous les rôles du pouvoir, se lance dans une nouvelle carrière, celle de la dénonciation théâtrale. Que nous réserve-t-elle encore ? Un rôle de tragédienne grecque dans un futur gouvernement ? Pourquoi pas, après tout, dans la grande comédie politique, il semble qu’il n’y ait jamais de fin à la pièce.

Ah, chère Mimi Touré, que dire de plus sur cette artiste du grand art politique qui, en l’espace d’une campagne législative à Ziguinchor, a su poser ses fameuses conditions avant de débattre publiquement avec l’ennemi juré, Ousmane Sonko ?

Une chose est sûre, tu as le sens du spectacle et du timing.
Rappelez-vous cette scène mémorable : avant de descendre dans l’arène, notre Mimi nationale, toute fière de son glorieux parcours Onusien, dressait quatre obstacles insurmontables pour le challenger Sonko. Un véritable parcours du combattant :

  1. Dénoncer les injures contre les personnalités religieuses. Parce que oui, dans ce théâtre d’ombres qu’est la politique sénégalaise, insulter les marabouts, c’est brûler la planche avant même de monter sur scène. Mimi, en gardienne des mœurs religieuses, tenait à ce que Sonko se confesse publiquement.
  2. Dire au MFDC de déposer les armes. Ah, le MFDC, cette épine casamançaise dans le pied de la République. Mais demander à Sonko de jouer au médiateur suprême, c’était un peu comme lui demander de faire un tour de magie sur la scène du cirque : spectaculaire, mais irréaliste.
  3. Arrêter de dénigrer nos institutions et cesser les attaques contre les magistrats. Quelle ironie venant de celle qui, après avoir été au cœur de ces mêmes institutions, les critique désormais avec la ferveur d’une révolte adolescente.
  4. Répondre à la justice dans l’affaire Adji Sarr. Cette dernière condition ? Un véritable coup de théâtre, enfonçant le couteau dans la plaie d’une affaire qui alimente les conversations à la buvette comme au salon. Mimi, telle une Procureure médiatique, insistait sur le fait que justice devait être rendue – mais seulement si cela ne concernait pas ses propres affaires passées, bien sûr.

Et que fait-elle aujourd’hui ? Elle récidive, cette fois-ci non pas contre Sonko, mais contre ses anciens camarades d’APR et BBY, devenus soudainement les nouveaux ennemis à abattre. Peine perdu !!!
Ce qui est amusant, c’est que toutes ces conditions draconiennes posées à Sonko semblent désormais rangées au placard, tout comme son sens de la loyauté. Maintenant qu’elle a franchi la barrière « Pastefienne », il semblerait que les mêmes critères de moralité ne s’appliquent plus. Ah, la politique !

Il y a une leçon à tirer de tout cela : dans la grande mascarade du pouvoir, les masques tombent, mais la pièce continue. Mimi Touré, avec son flair pour le changement de camisole et ses répliques bien rodées, est là pour nous le rappeler. Est-elle honnête ? Digne de confiance ? On en doute. Mais elle est certainement divertissante dans ce rôle de caméléon politique. La seule question qui demeure : après Amadou BA, qui sera la prochaine victime du couteau affûté de Mme Touré ?

Ndeye Sow Leila

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